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Logique et Transcendance
Frithjof Schuon 

(Les Editions Traditionnelles, 1970)

Ce livre est sans doute, après De l'unité transcendante des Religions, le livre le plus important pour aborder avec sérieux la pensée de Frithjof Schuon. Il comporte des chapitres de nature plus "philosophique" qui aideront le lecteur enclin à satisfaire son légitime besoin de logique, à faire le tri dans cette "Tour de Babel" qu'est la pensée moderne.

L'introduction passe en revue un certain nombre de termes prêtant à équivoque tels que occultisme, gnosticisme, mysticisme, syncrétisme, intellectualisme, ésotérisme etc... Cette mise au point est un parfait complément à tout ce que René Guénon  avait écrit à ce sujet. Mais le livre se veut "opératif" en ce sens qu'il se présente comme un coup d'épée fatal (entendons un discernement implacable), aux principales erreurs qui empoisonnent la vie moderne, à savoir, le relativisme, le psychologisme, le matérialisme concrétiste, le scientisme, l'évolutionnisme, l'existentialisme, etc... Il s'y trouve même des arguments qui ne sont jamais venus à l'idée des philosophes des derniers siècles, peut-être parce qu'ils sont trop simples et trop vrais, telle cette évidence que "le relativisme consiste en fait à déclarer qu'il est vrai qu'il n'y a pas de vérité !" 

Le psychologisme est une cible particulièrement importante dans l'œuvre de Schuon, car il se retrouve dans plusieurs de ces livres, sous des aspects toujours plus instructifs. C'est surtout de la psychanalyse (l'auteur parle à cette époque essentiellement du freudisme) qu'il s'agit, elle qui s'arroge dans bien des cas la place du prêtre mais sans avoir le "mandat du Ciel" et qui, selon l'expression de l'auteur "permet de pécher calmement, avec assurance, et de se damner avec sérénité !". Et quand celle-ci envahit la religion et la spiritualité, on peut deviner les dégâts qu'elle peut  faire. 

Sur un plan plus philosophique, plusieurs théories épistémologiques sont passées en revue, celle de Kierkegaard, celle de Kant, celle des rationalistes et des sensualistes; enfin l'existentialisme, cet "ésotérisme de la sottise", y est pourfendu sans pitié, avec vigueur et noblesse. On se sent comme soulagé, à la fin de la lecture de ces chapitres, de tout un fatras de théories qui sont enfin révélées sous leur vrai jour. "Connaissez la Vérité, dit l'Évangile, et la Vérité vous rendra libre". C'est ce sentiment de liberté et de fraîcheur renouvelée qui se dégage dans l'esprit du lecteur, enfin prêt à voir les choses objectivement et à en vivre en toute liberté, précisément. 

Pour le croyant ou le théologien qui doit faire face aux sarcasmes ou tout simplement aux "questions" de l'athée, le chapitre "Des preuves de Dieu" permet de mettre de l'ordre dans sa pensée. Après avoir rappelé qu'une preuve absolue serait ce qui resterait à prouver et qu'il n'y a aucune raison à ce que ce soit toujours le croyant qui doive "prouver" l'existence de Dieu (quelles raisons l'athée donne-t-il de l'inexistence de Dieu?), Schuon expose les principales preuves de Dieu (preuve ontologique, cosmologique, téléologique, esthétique, expérimentale et phénoménale) et montre comment celles-ci sont toujours aussi valides pour les hommes qui ont des besoins de causalité légitimes. Quant aux scientistes prométhéens et aux évolutionnistes matérialistes ou religieux (Teilhard de Chardin), ils sont l'occasion d'une remarquable digression sur la science moderne qui présente une vigoureuse critique de ses axiomes. Il est difficile, après la lecture de ces textes, de se laisser envoûté par les mirages de la science et du progrès technique, non parce que ceux-ci ne représenteraient pas quelque chose de réel à leur niveau mais à cause de leur répercussion négative incalculable sur l'ensemble de l'humanité. Schuon ne cherche jamais, dans ces livres, à réconcilier la religion et la science et la technique, dans la mesure où ces dernières ne vivent précisément que de leur "refus de la seule chose nécessaire". 

Ce livre contient bien d'autres perles (voir ci-dessous), mais nous pensons avoir suffisamment suggéré l'intérêt qu'il représente pour le chercheur sincère.

Logique et Transcendance

Introduction

La contradiction du relativisme

Abus des notions du concret et de l’abstrait

Rationalisme réel et apparent

Des preuves de Dieu

L’argument de la Substance

Évidence et mystère

La dialectique orientale et son enracinement dans la Foi

Le démiurge dans la mythologie Nord-Américaine

Alchimie des sentiments

Le symbolisme du sablier

Le problème des qualifications

Des concomitances de l’Amour de Dieu

Comprendre et croire

Le serviteur et l'union

Nature et fonction du maître spirituel

Le délivré et l'image divine

Vérités et erreurs sur la beauté

Le vœu de Dharmakara

L'homme et la certitude

 

Introduction

Ésotérisme n’est ni gnosticisme, ni occultisme, ni mysticisme, ni 
     syncrétisme, ni intellectualisme

Notion “pro domo” de l’ésotérisme

Fondamentalisme (croyants littéralistes)

 

La contradiction du relativisme

Définition du relativisme

Formes de relativisme

Relativisme social, historique, psychologique (freudisme, psychanalyse)

Définition de ce que devrait être toute science de l’âme

La pensée psychologisante

Le relativisme moral

Réduction des attitudes religieuses à de l’infantilisme

Relativisme et esprit de révolte

Le programme du psychologisme (= ne pas vouloir se dépasser)

 

Abus des notions du concret et de l’abstrait

Définition de l’abstrait

Nominalistes et réalistes médiévaux

Abstraction des phénomènes de l’existence, notion d’Être

Notion de liberté, de justice, d’intelligence, de puissance, de beauté

La notion de laideur et de vice est différente

Contre les modernes concrétistes

L’existence kierkegaardienne

L’esprit d’alternative des occidentaux

L’existentialisme, ésotérisme de la sottise

Les penseurs philosophes

Le concrétisme = prendre la moyenne pour la norme

Le concrétisme matérialiste

Le concrétisme religieux

Le factisme – la superstition du fait

Le concrétisme philosophique

“Spéculations dans l’abstrait” ?

 

Rationalisme réel et apparent

Définition de l’efficacité des raisonnements

Définition du rationalisme intégral

La raison, détachée de l’intellect, donne lieu à l’individualisme et à l’arbitraire

Kant et le sensualisme

Kant et les catégories d’Aristote

Kant et la notion des “sophistications”.

L’erreur initiale du criticisme

L’orgueilleuse inconscience des philosophes modernes

Rationalisme grec et dogmatisme oriental

L’illusion dogmatique de vouloir partir de zéro

Les spéculations relativistes sur la “chose en soi”.

Agnosticisme

Assassinat de l’intelligence par les philosophes modernes

Platon n’est pas un rationaliste

Aristote, rationaliste de principe mais non de fait

Usage de la logique en théologie

Hellénistes et Chrétiens

Limites de la pensée théologique (exotérique)

 

Des preuves de Dieu

Définition des preuves classiques de Dieu
La preuve métaphysique (l’intelligence humaine coïncide en son essence
avec la certitude de l’Absolu

Pourquoi les incroyants n’auraient-ils pas à prouver l’inexistence de Dieu?

La preuve ontologique (St. Anselme)

La preuve cosmologique (Aristote, Platon)

La preuve téléologique (et morale) de Socrate

La preuve expérimentale ou mystique

Contre la science moderne, l’évolutionnisme, les esprits prométhéens

S’offusquer du caractère anthropomorphique du Dieu biblique ?

La preuve phénoménale (le miracle)

 

L’argument de la Substance

Bien et Être coïncident

Accident, Substance

Se révolter ou se conformer

Panthéisme

Substance, dans le bouddhisme

La Loi du Karma : le retour de l’accident à la substance

L’élu et le damné

Le péché en son essence

La “réalité” du monde

L’intuition prélogique de la substance

L’homme extérieur et l’homme intérieur

Le rapport “substance-accident” sur le plan de la pensée

 

Évidence et mystère

La “creatio ex nihilo” et l’idée d’émanation

Le soi-disant caractère “naturel” de l’intelligence en soi

Créationnisme et Trinitarisme

Évolutionnisme

Théologie de la transsubstantiation

Théologie trinitaire, Raisonnement et mystère

Long exposé sur la Trinité, avec plusieurs interprétations métaphysiques

Le “Notre Père”

De la logique au symbolisme

 

La dialectique orientale et son enracinement dans la Foi

Comparaison des littératures d’Occident et d’Orient

Absence de sens critique, excès de langage

Caractère symboliste et implicite de la dialectique orientale

Hénothéisme – Obédientalisme

Humilitarisme chrétien ; intelligence et orgueil

Fidéisme et gnose

L’inspirationisme

L’hagiographie musulmane et absurdités, historicités des récits

Le poison du doute

L’individualisme volontariste et émotionnel du soufisme moyen

Zèle de la foi/Sens critique : les saints illogismes

Digression sur la machine et le scientisme
Caractère elliptique ou synthétique des expressions de la Révélation,
embellissement ornemental, tendance à l’occultation

Origine chrétienne du soufisme ?

La question des miracles de Mohammed ; généralités sur le miracle

L’œuvre d’Ibn Arabi – paradoxale

Platoniciens et sémites

Inégalités de la pensée théologique qui s’adresse à l’homme passionnel

 

Le démiurge dans la mythologie Nord-Américaine

Démiurge, héros initiateur et bouffon ; son apparence, son mythe énigmatique

Racine métaphysique du démiurge

L’énigme des prophéties, aspects de “prestidigitation” du démiurge

Démence des heyokas

 

Alchimie des sentiments

Place du sentiment dans l’anthropologie spirituelle

Propriétés alchimiques des sentiments : joie, tristesse, haine, colère, amour

Dépasser les sentiments par ambition ?

 

Le symbolisme du sablier

Sablier symbole du temps et de la mort, ou du Ciel et de la Terre

La “Porte étroite” -  Aspect spirituel du sablier

Aspect cosmologique du sablier

Aspect métaphysique du sablier

 

Le problème des qualifications

Qualifications pour la gnose (discernement – intériorisation)

Obstacles à l’ésotérisme sapientiel

Limitation de la qualification chez Aristote

Limitation inverse chez les contemplatifs, les orientaux, etc…

Qu’est-ce que la morale en soi ? Qu’est-ce qu’un bien ou un mal ?

Les deux sources de la morale : la Loi révélée et la voix de la conscience

La morale socratique

Les notions hindoues de dharma, rita et karma

Le dépassement des formes dans la gnose

Oecuménisme et conversions entre religions

Du connaître à l’être

 

Des concomitances de l’Amour de Dieu

Définition de l’amour de Dieu

Importance des supports, symbolisme, beauté de la nature vierge et art sacré, amour conjugal

Problème de l’amour du prochain

“Les femmes, les parfums et la prière”

Dieu ni masculin ni féminin ?

Ascèse et aides sensibles

 

Comprendre et croire

Discernement et concentration

Foi et symbole, Foi et miracle

Démérite de l’incroyance

Foi complément stabilisateur de l’intelligence

Spéculations et engagement spirituel (foi)

Piété et connaissance pure

Le sens du sacré

Voie sèche, Voie humide, Voie de connaissance/Voie d’amour, Feu/Eau

Vin, feu liquide/eau ignée

Religio cordis/Religio Coelis

Éclair/Joyau dans le Mahâyâna, Upâya/Prajnâ, Doctrine/Méthode

Culte d’une déesse

 

Le serviteur et l’union

La polarité “serviteur-Seigneur”

Ce que n’est pas la voie de l’union et ce qu’elle est
Théologie monothéiste et ésotérisme sapientiel
Le Seigneur et le Soi : l’homme peut parler au Seigneur, mais non le réaliser ; il peut réaliser
l’Essence ou le Soi, mais non lui parler

Le sujet de la réalisation du Soi

Le mystère des mystères

Union possible ou impossible selon les rapports envisagés

Pourquoi désirer plus que le Paradis ?

 

Nature et fonction du Maître spirituel

Ce que transmet un maître
Transmission d’un élément être, d’un élément d’intellection et d’un élément d’amour
(Sat, Chit, Ananda)
Impossible de s’approcher de Dieu sans la bénédiction et l’aide du Ciel
Ce que donne le maître (l’existence, la doctrine et le moyen de concentration)
Engagement irréversible de notre don à Dieu
Mort anticipée et pertes d’équilibre sur la voie spirituelle (épreuves et tentations)
Fonction de “centre immobile” du maître dans ce cas
La foi en le maître
Toute autorité enseignante n’est pas un maître
Le problème du secret : le maître ne livre pas tout ce qu’il connaît
Supériorité du symbole dans la réalisation contemplative
La fonction du maître peut-elle s’étendre au-delà des frontières d’une religion donnée?

Verbiage universaliste et réalisation de l’Essence, deux choses bien différentes
Différences de degrés entre maître, prophète, Avataras, abbé bénédictin, apôtre etc..

 

Le délivré et l’image divine

Iconoclasme en Inde et en Islam

Images sacrées et présence dans un ashram d’un délivré vivant

Fonction véritable des images sacrées

Mais cette image doit être conforme aux lois cosmiques de la figuration divine

Le but de l’art : transmettre un message spirituel  -  émotions esthétiques

Rectitude formelle et contenu dans la beauté

But initial didactique de l’art sacré

Le naturalisme artistique viole la tradition

Entendre la notion d’image en un sens plus large (cas du Maharshi -  notion de shakti)

La sagesse est intérieure, l’art est extérieur, mais “les extrêmes se touchent”.
La théophanie, le plus grand des miracles

 

Vérités et erreurs sur la beauté

La beauté, harmonie de la diversité

La beauté d’expression l’emporte-t-elle sur la beauté de forme ?

La forme prime l’expression

Les moralistes et la beauté

La beauté se réduit-elle à une simple question de goût ?

Facteur objectif de la beauté ; elle libère, alors que la laideur enferme

Archétype de la beauté (son modèle divin)
La beauté manifeste une réalité d’amour, de déploiement,
d’illimitation, d’équilibre, de béatitude, de générosité.

Rôle naturel du goût (affinité avec telle modalité du beau)

Le beau, c’est l’utile ? Deux fois faux…

L’esthétisme “classique” et académique : existe-t-il un seul canon, 
     une seule beauté idéale ?

Beauté et Bonté

Beauté et connaissance

Beauté et vie spirituelle, conditions normales et conditions dans le monde moderne

Étrange absence de la beauté dans toute une civilisation (la moderne)

Beauté intérieure : sont-ils des termes contradictoires ?

 

Le vœu du dharmakara

La notion de mythe et le récit sacré dans le bouddhisme

Exposé du vœu du Bodhisattva Dharmakara

Analyse du vœu

Qualité salvatrice du Nom d’Amitâbha, intention, pureté du vœu

La reine Vaidehi

Vide nirvanique et enfance

Résumé métaphysique de la question

 

L’homme et la certitude

Caractéristiques essentielles de l’intelligence humaine

Rôle de la volonté et liberté

Ce qui est certain et ce qui ne l’est pas

Ce qui résout l’incertitude humaine